Les Nostalgies Barbares!
Les nostalgies barbares
J'attaque, et mon escadre rutilante amorce sa déchéance, ses basses besognes, ses alcools et ses fièvres!
Pendant que les arbres griffent l'azur et l'acier de l'hiver,
Et j'entends venir ce pas, du fond de mes ravins, de mes mines sans fond, cette angoisse visqueuse, éternelle...
Jacquerie et Compagnies Franches, église et glaviot, j’aborde l’île à Villon.
Puis traverser la Roumanie en train pour ce rendre au Japon, en buvant une bière pils bien fraîche,
Capuche sur la caboche écouteurs dans les esgourdes, le monde était là... Mais je ne l'écoutais plus...!
A l'ombre d'un cargo croulant, une mouette rieuse et un goéland argenté se disputent les restes d'un kebab,
Port Zélande, la mer bleue pétrole avait ce zèle excessif de la solitude.
(Prendre ma besace, y fourrer mon kimono puis partir : à l'est.)
Au large de Basse-Terre, nous entendions le chant des esclaves dans les champs de canne à sucre sous la torpeur d'un soleil effrayant.
Le mousse : " Là-bas, la terre. L'or, la bière et les femmes! "
Le capitaine : "Mange ton gruau gamin. Les sirènes, demain nous dévorerons."
Je ne sais pas par quel train je suis arrivé. Le froid était toujours là. Mordant comme une amante chauffée à blanc.
Suivre cette chevelure auburn, mais la foule me trimballait à droite, à gauche et son éclat disparu dans les bruits de la gare.
Nous étions dans une chambre à 25 euros, au-dessus d'un sex-shop. Je ne me lassais de voir ses jambes se délier sur mon désir...
(Amsterdam : passer voir l'oreille à Van Gogh sous un soleil glaçant.)
Pacifique Sud : La voile de mon yawl frissonne lentement. L’océan et calme et plat, semblant attendre sa pitance.
A l'approche du Pirée la mer avait une odeur d'essence, épaisse et chaude, et l'horizon était un brûlot aveuglant.
Je raclais ma gorge et la poussière de Ciudad Juarez. Trempé de soleil, entre les cartels et la flicaille avachie...
Au bord d'El Paso, le soleil plaquait sa poussière sur mon regard embrumé de mescal.
Proche de la frontière, à l'ombre d'un clandé, je sirotais un mojito soufflant son haleine mentholée sur le ciel...
Démon je suis, et je le sais autant que le souffre qui m'emporte vers ces chemins de luxure...
Je préfère la pureté de l'obsidienne et de la malachite à l'éclat de vos diamants avariés.
Il y a qu'une seule et véritable drogue... La volupté...
Parlez moi de la pluie. De son odeur chaude et humide d'herbe mouillée, légèrement acidulé par quelques particules de soleil...
Crépuscule de bistre sous un orage de cobalt. Je voyais sur la côte, onduler la frondaison épaisse des chênes verts.
Sur les rives lentes du Mississippi, une trompette caresse de sa négritude jazzy le dos cuirassé des alligators,
Dans l'épaisseur de l'air et un soleil mollissant, un cajun grattait sur un banjo.
Le temps s'est rafraîchit et mon cœur avec, l'âme est plus dure, le regard a cette brûlure à vif.
(Tu ne reconnaîtras pas ta maison, ni la chevelure du levant par dessus la clôture, ni l'écho du vieux chien sur les volets fermés...)
Il y avait un parfum d'herbe écrasée et chaude. Le silence avait ce cri soudain, soutenant le ciel,
Le songe de plusieurs siècles de poussière concassée dans cette nostalgie mordante!
Elle me sondait du fond de l'alcôve, son silence crissant sur les tessons de bouteilles, crachats et bière renversées de ce bouge minable.
Une brûlure savoureuse se consumait à l'orée sauvage d'un désir à la fois aigue et incertain.
Il y eu un éclat, à peine une ondée… Elle était là.
(Je lui fis l'amour comme l'océan. Je venais de passer 15 jours en mer sur un rafiot pourri...)
Du 22/01/2012 au 18/05/2012 Copyright HugoLeMaltais.blog4ever.com