Les Commanderies Vespérales
-
Les
commanderies vespérales
Le lourd train de fret poussait des paquets de pluie sur le rail luisant. Train supprimé. Quidams qui râlent : quotidien.
La pluie tambourine sur la carlingue inerte du train. Des herbes folles entre les rails : poésie.
Quelques pétales de rose sur un trottoir humide de Paris. Au taxi-phone les hommes appellent au pays : transhumance.
L'étranger, un nuage, la fortune : la trilogie du mouvement.
Il buvait à petites gorgées son verre d'eau, dans l'odeur chaude de son café noir. Il savait le silence des pierres et le chant glacial de la mort : patience.
Aimant le mot cru et la cuisse et pourtant dit-il, je vous possèderai avec douceur : l'insolence.
A l'automne, un grésil de soleil frissonne sur la dentelure d'un feuillage, un rosier incertain : constance .
Les mains calleuses, aiguisées sur l'enclume brûlante des hivers : pénitence.
Les arbres maigres, fatigués, de leurs doigts d'or et d'ombres soutiennent encore un été moribond : souffle et silence.
Le loup léchait la plaie de l'aube qui martelait de son disque rouge, la plaine blafarde et enneigée : agonie et solitude.
L'odeur chaude d'une bouche de métro. La saveur feutrée, humide d'un galetas de prostituée. Une mouette rieuse sur un ciel gris :
quotidien.
Du 22/09/2012 Au 24/10/2012
Copyright HugoLeMaltais.blog4ever.com