Parenthèse Noire (acte I)
Parenthèse noire
Le corps de l’homme en proie
à l’errance s’habitue vite
au visage nombreux de la mort :
fatigue, dégoût, ruine de tous
projets, ces promesses pas à pas
qui reculent, s’enfoncent dans l’hier
et la nuit. Sur quoi vient la rouille
du moindre geste. On dirait
qu’elle se pose comme une feuille
quand le sang ne veut plus courir,
à bout de tant de regrets, remords,
soupirs, ce qu’on porte malgré soi :
l’encombrant bouclier des vaincus.
Guy Goffette