Les Capitaineries...
Les capitaineries
La canonnière enfonçait la moiteur. Les hommes étaient soit torse nu, soit une chemise collante et sale. Le jungle nous dévorait des yeux.
Nous arrivons à l'embouchure visqueuse du fleuve, gavés des clapots jaunâtres des gavials...
... laissant derrière nous la mousson collante, les villages humides.
Gavé de café, je prends mon quart de nuit des étoiles plein les mirettes.
L’océan est là, tout proche, me fredonnant la mal-chanson…
L'océan boxait dur sur la carcasse du vieux cargo. Nous étions dans les cordes, déjà un homme à la mer...
L’orage avait apaisé le visage buriné des hommes de quart, balayant la torpeur doucereuse des tropiques.
Une odeur de sueur et de soleil doux. La fatigue glissait sur les fronts des hommes courbés mais forts...
Je savais alors,
Que sur le Prins Van Oranje, Rimbald le marin s'en allait triturer de la baïonnette la moiteur des jungles de Sumatra.
Escale au port de Veracruz. Des Hauts Plateaux descend une haleine brûlante, et des brancards où agonisent des légionnaires : vomito negro.
Plus au sud,
J'ai nagé avec les dauphins roses du Rio Negro, avant d'aller écouter Gaby, chanteuse de techno-brega à Belém,
Enfin je laissais les clameurs derrière moi. Consumé par l’or d’un ciel en fusion,
Une odeur de vielle pisse dans les toilettes de la petite chambre d’hôtel. Au matin, les prostituées s’effondrent dans un sommeil de coke...
Dans la torpeur tropicale. L'océan était plat telle une plaque d'huile surchauffée. Je transpirais de toi...
Valparaiso : Le vieux port résonnait des ronflements gras des gabiers, comme un écho aux rugissements du Cap Horn...
Le sang des soleils carmins ruisselait sur la voilure...
La dernière frontière : le bétel rougissant le sourire des gars des raskols gangs de Port Moresby.
Du 04/02/2012 Au 03/05/2012
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